Vue d'ensemble de la façade de la Maison diamantée. © N. Scherrer, Inrap
Description
Une façade unique en son genre
Comme l'hôtel de Cabre, la Maison diamantée a échappé en 1943 à la destruction des vieux quartiers de Marseille par l'occupant. Elle doit son nom au décor de sa façade à bossage en pointes de diamants. L'expression « Maison diamantée » est employée pour la première fois vers 1620.
La tradition orale à Marseille en fait le palais du roi René d'Anjou, comte de Provence (1409-1480), resté dans l'histoire sous le nom de « bon roi René ».
La date de sa construction est controversée. Elle aurait été édifiée à la fin du XVIe siècle ou au tout début du XVIIe siècle sur le terrain des anciens jardins du palais de Provence par de riches commanditaires d'origines espagnole et italienne. On ne connaît pas le nom de son architecte. Les trois parcelles sur lesquelles elle s'élève aujourd'hui avaient été acquises par Pierre Gardiolle, de la famille Remezan, en 1569.
Un luxe intérieur sauvé de la ruine
Les plafonds intérieurs sont ornés de « gypseries » (moulures) aux motifs végétaux extraits du livre de l'architecte italien Serlio. Pour certains spécialistes, les décors, l'escalier rampe sur rampe, sont plus proches du maniérisme pratiqué au début du XVIIe siècle que du style Renaissance, peu présent à Marseille aux alentours de 1570. D'évidence, le style « guerrier » de la Maison diamantée est dû à l'un de ses propriétaires, l'Italien Nicola de Robbio, lui-même… contrôleur de l'artillerie.
À l'origine, la Maison diamantée a servi de demeure à grandes familles marseillaises comme celle du premier échevin, Pierre de Saboulin Bollena, et les Castellane Majastre. À la fin du XIXe siècle, elle est habitée par des travailleurs du port et des immigrés italiens.
En 1914, l'édifice, très délabré, est cédé au Comité du Vieux-Marseille. Il est classé monument historique en 1925.