
Vue de détail de l'amphore orientale mise au jour dans la sépulture, posée sur la tête du défunt. © F. Cognard, Inrap
Description
Le diagnostic archéologique a eu lieu à lintérieur de louvrage militaire construit en 1660 et 1664, alors dénommé fort Saint-Nicolas. Celui-ci a été séparé en deux parties lors du percement du boulevard de lEmpereur en 1862 (actuel boulevard Charles-Livon). Depuis 1887, la partie inférieure sappelle fort Ganteaume, et la partie haute, fort dEntrecasteaux. Lensemble a été classé monument historique en 1969.En 1949, quelques tombes sous tuiles très dégradées avaient été mises au jour à loccasion de linstallation dune cuve à essence dans la cour jouxtant lentrée du fort. En mars 1954, le creusement de canalisations deau dans la cour de la caserne des Légionnaires avait exhumé deux sépultures sous tuiles en bâtières (les tuiles sont posées de manière inclinée, formant ainsi un toit).
Le diagnostic de 1988, qui na pas été suivi de fouille, a notamment permis de découvrir une nécropole de lAntiquité tardive et des murs appartenant peut-être à une chapelle médiévale.
Résultats
Des vestiges antiques ont été découverts lors de deux sondages. Des remblais marins ont livré des céramiques présentant des traces de séjour prolongé dans la mer. La datation de ce matériel séchelonne du VIe au Ier siècle avant notre ère.La nécropole du fort Saint-Nicolas
Un sondage de 15 m de long sur 3,3 m de large réalisé dans des bâtiments situés au sud-ouest du fort a mis au jour dix-sept sépultures très dégradées, dont la datation se situe entre le Ve siècle et le VIIe siècle. Sur cet espace limité, des recoupements de sépultures attestent plusieurs phases densevelissements.
De facture assez modeste, les fosses sont souvent recouvertes de tuiles calées par des blocs. Seul un coffre de tuiles, très abîmé, a pu être étudié. Lune des sépultures comporte toutefois un aménagement céphalique (pour la tête) remarquable, constitué dune amphore orientale tronquée.
Lemprise de cette nécropole devait sétendre vers louest sous les bâtiments du fort en direction du Pharo.
La chapelle Saint-Nicolas
À une cinquantaine de mètres au nord, un autre sondage (25 m x 5 m) a révélé la présence de deux murs larges de 50 cm. Lun est orienté nord-sud, le second nord/nord-est. Ils pourraient correspondre aux vestiges de la chapelle Saint-Nicolas mentionnée dans les textes dès le XIIe siècle. Peut-être cette église sest-elle substituée à un édifice religieux plus ancien, contemporain des sépultures de lAntiquité tardive mises au jour dans le premier sondage.