Représentation de l'enceinte médiévale sur le front de mer (vers 1820). © Musée d'histoire de Marseille
Description
Une fouille de reconnaissance, d'une superficie initiale de 35 m2, a été réalisée de 1989 à 1991 sur l'un des tracés préalables du tunnel de la Major passant sous l'ancienne cathédrale dite « Vieille Major ». L'opération a montré que le site a été occupé depuis l'époque grecque, au VIe siècle avant notre ère. Au XIVe siècle de notre ère, une enceinte, construite le long de l'à-pic qui domine la mer, matérialise la limite occidentale de l'habitat urbain dans le secteur.Résultats
L'Antiquité grecque et romaine
Dès la seconde moitié du VIe siècle avant notre ère, un premier mur (rempart ?) est bâti en front de mer. Il est reconstruit au siècle suivant.
À l'époque romaine, un réseau complexe de canalisations est mis en place, après qu'ait été construit un large mur, peut-être un rempart, remontant à l'époque augustéenne. Ce dernier est rebâti dans le courant du Ier siècle de notre ère. Au sud, deux murs maçonnés encadrent une pièce à pavement dallé.
Des fosses et un sol d'argile supportant un foyer sont la preuve d'une occupation de la zone à la fin de l'Antiquité, à quelques dizaines de mètres du groupe épiscopal.
La fin du Moyen Âge
Au XIVe siècle, la construction de l'enceinte, le long de l'à-pic qui domine la mer, vient matérialiser la limite occidentale de l'habitat urbain dans ce secteur.
La face dégagée, sur 3,90 m de hauteur, correspond au parement interne de l'enceinte, bâti en assises régulières maçonnées. Deux archères (ouvertures pratiquées dans les fortifications pour le tir à l'arc ou à l'arbalète) sont accessibles de plain-pied avec le sol environnant. Elles renforcent la valeur défensive de l'ouvrage, bien visible sur les documents représentant la ville à l'époque moderne (notamment un tableau du peintre Michel Serre, Scène de la peste de 1720 à la Tourette).
Le parement externe, sur le front de mer, n'a pas pu être dégagé car le rempart est situé en limite de fouille. Une tour de l'enceinte a été observée, toujours en limite de la fouille.
La grande peste de 1720
Un forage pour la pose d'une poutre de soutènement, réalisé avant le démarrage du chantier, a permis d'observer la présence des restes de pestiférés.