Exemple de technique de fouille de structures en creux.
Ici le premier décapage réalisé dans le secteur 2 pour la période du Néolithique : lors du nettoyage manuel des surfaces, les contextes sédimentaires « fraîchement identifiés » (trous de poteaux, de piquets, ou simples fosses) font l'objet d'un surlignage à la peinture – avant leur fouille totale ou partielle – car, en séchant, la terre subit une perte de couleur et les différences de tons entre les différents sédiments s'estompent. © J. Collinet, Inrap
Ici le premier décapage réalisé dans le secteur 2 pour la période du Néolithique : lors du nettoyage manuel des surfaces, les contextes sédimentaires « fraîchement identifiés » (trous de poteaux, de piquets, ou simples fosses) font l'objet d'un surlignage à la peinture – avant leur fouille totale ou partielle – car, en séchant, la terre subit une perte de couleur et les différences de tons entre les différents sédiments s'estompent. © J. Collinet, Inrap
Description
La fouille a été effectuée sur une parcelle destinée à la construction d'une résidence étudiante. Elle est contiguë à celle du boulevard Nédélec, vers le sud, le long de la rue Bernard-du-Bois. Le site ne constitue qu'une petite partie d'une occupation de grande ampleur. Il a permis d'étoffer l'état des connaissances concernant les populations qui ont occupé le flanc ouest de la colline Saint-Charles.Résultats
La stratigraphie a révélé des niveaux allant du Néolithique à la période moderne.Une occupation au Néolithique (IVe millénaire avant notre ère)
Pour le Néolithique moyen et récent, l'occupation du site est matérialisée par des fosses et des trous de poteaux. Comme sur les sites voisins, ces structures sont accompagnées de fragments de céramique modelée, d'outils en silex et de coquillages.
Ces vestiges confirment la fréquentation de la colline Saint-Charles jusqu'à la fin du Néolithique. L'originalité du site tient à ce que les seules ressources vivrières retrouvées sont des coquillages. Il s'agit d'arapèdes, de patelles, de bigorneaux, de moules, de tritons-conques, de murex, de palourdes et de cérithes. Cela ne correspond pas à ce que nous connaissons par ailleurs pour cette période en Provence, où l'alimentation est basée sur une économie essentiellement agro-pastorale. Cette singularité autorise à penser qu'il peut s'agir d'une aire spécialisée, éventuellement en rapport avec le traitement des coquillages. Dans ce cadre, l'occupation de Voie Nouvelle pourrait avoir été située en périphérie d'un habitat, dont la situation géographique fine reste à déterminer.
Un vignoble de la période grecque (Ve-IIe siècles avant notre ère)
Comme sur les sites voisins, les vestiges de la période antique sont liés à la culture de la vigne. Ils s'organisent en trois périodes. La plus ancienne montre de longues tranchées parallèles, équidistantes les unes des autres. Suit une phase de renouvellement du vignoble, où les traces de plantations sont plus confuses, sans direction bien précise. Il est possible que le vignoble précédent ait été tout simplement arraché et labouré, seuls les ceps les plus prolifiques étant gardés pour renouveler les plantations. Enfin, dans le courant du IIe siècle avant notre ère, le vignoble retrouve sa régularité, avec des rangs de fosses allongées, orientées vers le nord.
La manufacture de soufre et de salpêtre (XVIIIe-XXe siècle)
Comme sur le site voisin du boulevard Nédélec, l'essentiel des vestiges de la période moderne concerne l'usine de soufre et de salpêtre, dont on sait que la production a fourni les manufactures de poudre noire dans toute la France, du milieu du XVIIIe siècle à 1922.