Localisation des sites sur le territoire de Rennes

Résidence du Castel Saint-Martin, 4bis rue Saint-Martin

Ces deux vases en verre  (hauteur à indiquer), datables du IVe siècle, ont été découverts dans le sarcophage en plomb le mieux conservé, placés de part et d'autre de la tête du défunt.  Fouille de la propriété du Castel Saint-Martin, Rennes (Ille-et-Vilaine), 1969-1970.  © Alain Amet, Musée de Bretagne
Ces deux vases en verre  (hauteur à indiquer), datables du IVe siècle, ont été découverts dans le sarcophage en plomb le mieux conservé, placés de part et d'autre de la tête du défunt.
Fouille de la propriété du Castel Saint-Martin, Rennes (Ille-et-Vilaine), 1969-1970.
© Alain Amet, Musée de Bretagne

Description

En 1969-1970, les travaux liés à la construction d'immeubles et d'un parking souterrain dans la propriété du Castel Saint-Martin ont donné lieu à une « fouille de sauvetage ». À cette époque en effet, l'archéologie préventive telle que nous la connaissons aujourd'hui n'existait pas et les recherches ont donc dû être effectuées dans l'urgence suite à la découverte fortuite de vestiges après le début des terrassements. Ces derniers ont d'ailleurs malheureusement détruit une bonne partie du site.

Résultats

La fouille, dont la surface n'est pas précisément connue, n'a concerné qu'une petite zone ayant échappé aux bouleversements. Quant aux vestiges mis en évidence, bien que leur localisation sur le cadastre soit hélas approximative, ils livrent des informations lacunaires mais toutefois précieuses pour la connaissance de ce quartier de la ville antique.

Une nécropole antique tardive découverte fortuitement

Lors des terrassements préliminaires, quatre sarcophages en plomb ont été exhumés, plus ou moins endommagés par les pelles mécaniques. Seuls deux d'entre eux ont pu être récupérés et sont depuis conservés au musée de Bretagne.

Compte tenu des conditions dans lesquelles leur découverte a été effectuée, aucun indice de la présence d'un quelconque monument funéraire n'a été noté. L'étude des vases en verre que l'une des inhumations contenait a permis de les dater du IVe siècle de notre ère. C'est sans doute à partir cette époque que sont apparues, à ce même endroit, des sépultures en pleine terre, dont le nombre exact n'est pas connu, mais dont au moins neuf ont pu être fouillées un peu plus au sud dans la zone étudiée. Ce cimetière dépendra par la suite d'une très ancienne église Saint-Martin-des-Vignes, aujourd'hui disparue.

Un cimetière succédant à un quartier d'habitat et d'artisans

Avant l'installation de cette nécropole, un quartier périphérique de la ville antique occupait cet emplacement. La fouille a mis en évidence la présence d'une officine de potier, dont seul l'un des fours a été retrouvé. Des fragments de mortiers à broyer les aliments portant l'estampille C.FRVGI.K.FL se trouvaient dans son comblement, ce qui a conduit à supposer qu'il appartenait à un possible Caius Frugus.

Au moins trois états successifs de bâti ont également été identifiés. D'après le fouilleur de l'époque, le plus ancien, constitué de constructions sommaires, remonterait au début du Ier siècle. Puis une opération de remblaiement et de nivellement a sans doute précédé l'apparition, au IIe siècle, d'un vaste habitat dont le plan demeure inconnu. Une phase de construction supposée dater du IIIe siècle est ensuite mentionnée par le fouilleur. Des sols bétonnés semblent indiquer qu'il s'agirait d'un habitat. Celui-ci correspond à la dernière occupation des lieux avant l'abandon et le démantèlement du quartier, qui permettra le développement de la nécropole. Un examen récent des rares relevés de terrain conservés mène à penser que l'évolution du quartier a été en réalité plus complexe que celle qu'a reconnue le fouilleur, mais la documentation disponible ne permet pas de mieux la comprendre.