Sur cette gravure représentant un atelier de teinturier vers 1820, on distingue nettement les cuves, qui ici ne sont pas enterrées, ainsi que la chaudière. L'atelier est situé sous un hangar à ossature de bois, comme devait l'être celui de la rue Duhamel deux ou trois siècles plus tôt.
D'après A. Vinçard, l'art du teinturier-coloriste, Paris 1820.
© Bibliothèque municipale de Lyon
D'après A. Vinçard, l'art du teinturier-coloriste, Paris 1820.
© Bibliothèque municipale de Lyon
Description
Le diagnostic de la rue Duhamel était destiné à détecter la présence éventuelle de vestiges à l'emplacement du futur puits d'aération de la seconde ligne de métro rennaise. La nature des découvertes permettant d'en mener rapidement l'étude, le Service régional de l'archéologie a demandé que leur fouille soit entreprise au cours de la même opération. Celle-ci a été réalisée sur une surface d'environ 250 m2 située à l'extérieur de l'enceinte de la fin du XVe siècle et non loin d'une voie antique se dirigeant vers Angers.L'urbanisation de ces espaces bordant la Vilaine semble n'avoir débuté qu'au XIXe siècle, cependant, dès le XIe siècle, le cartulaire de l'abbaye Saint-Georges y mentionne l'existence d'un moulin à blé et d'un moulin à foulon, où l'on battait ou foulait les draps, les laines, parfois les cuirs et les peaux.
Résultats
Un atelier de teinturier situé en sortie de la ville, en bordure du fleuveÀ une profondeur de 1,50 m par rapport à la surface du sol actuel, sous une épaisse couche de rejets domestiques remontant au début du XXe siècle, sont apparus les vestiges d'une installation artisanale. Il s'agissait des fondations d'une chaudière maçonnée, de deux cuves de bois circulaires à demi enterrées, associées à quelques restes de murs. La présence de ces cuves, dans lesquelles les étoffes étaient mises à tremper, et d'une chaudière, dans laquelle elles étaient ensuite portées à ébullition afin de fixer la couleur, indique clairement l'activité d'un teinturier.
En raison de la taille restreinte de la zone d'investigations, peu d'informations concernant la nature des constructions qui abritaient cet atelier ont été recueillies. Quelques restes de maçonneries ont bien été mis en évidence ; celles-ci supportaient vraisemblablement un bâti en terre et bois, mais elles ne permettent pas d'en déterminer un plan cohérent.
Les quelques menus objets de la vie quotidienne qui ont été exhumés (fragments de céramiques, monnaies et passe-lacets en feuille de cuivre) montrent que ces installations ont fonctionné entre le XVe et le XVIIe siècle. Les nuisances engendrées par ce type d'activités (en particulier les odeurs) expliquent leur éloignement de la ville. La localisation en bordure du cours d'eau est par ailleurs logique et habituelle.