Localisation des sites sur le territoire de Rennes

Place Sainte-Anne, ancienne église Saint-Aubin

Les opérations archéologiques menées par l'Inrap place Sainte Anne et à ses abords.  Place Sainte-Anne ancienne église Saint-Aubin, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2018.  © Inrap
Les opérations archéologiques menées par l'Inrap place Sainte Anne et à ses abords.
Place Sainte-Anne ancienne église Saint-Aubin, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2018.
© Inrap

Description

La fouille archéologique a été effectuée juste avant le réaménagement d'une partie de la place Sainte-Anne en liaison avec la création de la station de métro de la ligne B.  L'emprise, de 300 m² de superficie, se trouvait dans un secteur déjà bien exploré sur le plan archéologique. L'opération de 2018 a complété nos connaissances sur l'occupation antique, ainsi que sur l'évolution de l'ancienne église Saint-Aubin, rasée en 1904, et de son cimetière, tous deux situés à cet emplacement.

Résultats

Mutation fonctionnelle durant l'Antiquité  

Au début du Ier siècle de notre ère, un atelier de travail du bronze est installé le long du bord ouest d'une rue. Le bâtiment, d'abord édifié en terre et en bois, évolue avec la construction d'un solin en pierre pour ses fondations. La rue, orientée nord-sud, s'insère parfaitement dans le maillage antique. L'atelier cède ensuite la place à une vaste construction sur fondations en pierre, probablement une domus. La façade de cette dernière, soulignée côté rue par une galerie sur poteaux, a été repérée sur une soixantaine de mètres de long, mais elle continue au-delà de l'emprise. L'organisation interne de l'édifice partiellement mis au jour n'est pas connue. Seule une pièce de 15 m de large environ a été identifiée.  

Après la domus, l'église Saint-Aubin et son cimetière

Les fondations du chœur et de la plus grande partie de la nef de l'église ont été irrémédiablement détruits par des travaux antérieurs à la fin du XXe siècle. Il semble cependant que la nef ait été exactement positionnée sur les fondations de la pièce repérée en largeur dans la domus. Par contre, l'édifice religieux médiéval ne tenait pas compte de la rue antique, alors définitivement abandonnée. La date de sa création demeure inconnue. Autour de l'église se développait le cimetière paroissial, dont les sépultures les plus anciennes, étudiées en 2018, ne sont pas antérieures à la seconde moitié du Xe siècle.

Au XVIIe siècle, la nef est élargie par l'ajout de travées collatérales, dans lesquelles aucune inhumation n'est effectuée. À l'extérieur cependant, dans le cimetière, la place manque. Les recoupements de sépultures se multiplient et des tombes sont disposées sur un axe nord-sud. Par contre, la manière de mettre le défunt en terre s'est uniformisée à partir de la fin du Moyen Âge : la dépouille, enserrée dans un linceul, est disposée dans un cercueil avant de rejoindre le cimetière.  

Un peu plus tard, une sacristie est construite à l'extrémité orientale du collatéral sud, et une maison presbytérale édifiée sur une partie de l'ancien cimetière.  

Au tout début du XXe siècle, l'ancienne église est démolie lorsque la construction de la nouvelle basilique Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle est achevée.