
Plan et coupe du four. La chambre de chauffe a un diamètre de 1,35 m pour une hauteur de 45 cm. Les nombreux éléments de terre cuite utilisés dans la maçonnerie sont ici mis en évidence : on distingue, au fond, des tuiles posées face contre terre ; des fragments de demi-colonnes en briques sont également présents dans la maçonnerie de la paroi.
10 rue de Dinan, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2004.
© Arnaud Desfonds, Inrap
10 rue de Dinan, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2004.
© Arnaud Desfonds, Inrap
Description
Ce diagnostic a été réalisé en 2004 dans un quartier de Rennes où de nombreux vestiges ont été observés depuis le XIXe siècle. Les terrains concernés sont situés sur la rive est de l'Ille. Dans tout le secteur, le sol géologique est constitué d'anciennes terrasses alluviales, dont les strates de limons argileux ont été largement exploitées pour la construction et l'artisanat de l'Antiquité à la fin de l'époque moderne.Résultats
À plusieurs reprises des vestiges d'ateliers de potiers ont été retrouvés dans les terrains bordant la rivière. Mais la parcelle du 10 rue de Dinan a fait l'objet de nombreux terrassements à l'époque moderne, et ceux-ci ont largement fait disparaître la stratigraphie antique. Aussi la découverte, dans son angle sud-ouest, des vestiges d'un four confirmant l'existence d'une activité artisanale potière est-elle particulièrement intéressante, voire inespérée.Un atelier de potier
Ici, seule la partie basse du four est conservée. Elle est constituée par une chambre de chauffe circulaire, à la paroi soigneusement maçonnée en briques et tuiles recyclées. Des remaniements postérieurs à l'époque antique ont fait disparaître la partie supérieure, c'est-à-dire le laboratoire, où les poteries étaient mises à cuire, ainsi que les autres vestiges de l'atelier.
L'aménagement prévu ne menaçant pas directement la zone du four, le Service de l'archéologie a préconisé sa conservation sur place. Il est désormais protégé par un feutre géotextile recouvert d'une couche de sable, elle-même scellée sous une épaisse dalle de béton permettant l'accès à l'immeuble. La contrepartie de ce choix est qu'il n'y a pas eu véritablement de fouille, ce qui limite la quantité d'informations recueillies à propos de cet atelier. Toutefois quelques fragments de céramiques recueillis dans la chambre de chauffe indiquent qu'il produisait des récipients d'utilisation courante, et la forme de ceux-ci oriente vers une probable fabrication dans le courant du IIe siècle de notre ère.