Petite bague en or à intaille en onyx bleu foncé datant du début du Ier siècle. Elle a été retrouvée dans le comblement d'un puits présent sur le site.
Collège Échange 30 rue de Dinan, Rennes (Ille-et-Vilaine), 1977-1979.
© Alain Amet, Musée de Bretagne
Collège Échange 30 rue de Dinan, Rennes (Ille-et-Vilaine), 1977-1979.
© Alain Amet, Musée de Bretagne
Description
En 1977, les travaux liés à la construction du collège ont donné lieu à la « fouille de sauvetage » d'un vaste édifice thermal antique. À cette époque en effet, l'archéologie préventive telle que nous la connaissons aujourd'hui n'existait pas et les recherches ont donc dû être effectuées dans l'urgence suite à la découverte fortuite de vestiges après le début des terrassements. Ces derniers ont d'ailleurs malheureusement fait disparaître une bonne partie du site. À la suite de cette fouille de sauvetage, deux campagnes de fouilles programmées ont été organisées dans une zone non détruite par le chantier.Résultats
Les différentes campagnes de fouilles, dont la surface ne dépasse pas quelques centaines de m2, n'ont concerné qu'une petite zone ayant échappé aux bouleversements. Ponctuellement, dans la zone terrassée avant l'intervention des archéologues, ainsi que dans les coupes de terrains situées en périphérie, quelques vestiges ont également pu être observés.Un quartier à vocation artisanale et domestique au début de l'Antiquité
De rares vestiges antérieurs aux thermes ont pu être observés. Ils étaient constitués par des successions de sols en terre battue permettant de supposer l'existence de bâtiments domestiques à architecture de terre et de bois. Le mobilier associé, essentiellement des fragments de céramique, montre que le quartier était occupé dès la première moitié du Ier siècle de notre ère. À la même époque un atelier de potier, dont l'un des fours a été retrouvé, y produit de la vaisselle de table (terra nigra).
Un édifice thermal public
À la fin du Ier siècle, la vocation du quartier change radicalement avec la construction d'un établissement thermal public. Ces thermes correspondent probablement, dans leur première configuration, à un type linéaire, parfois qualifié « d'archaïque », largement répandu partout dans l'empire. Il s'agirait d'un ensemble relativement modeste, équipé d'au moins deux salles et sans doute d'une piscine chauffée. Une palestre (cour où l'on se livre aux activités sportives) ceinturée par un mur d'enceinte compléterait le monument qui présenterait ainsi toutes les caractéristiques requises pour ce genre d'établissement.
Au cours du IIe siècle, sans doute pour répondre à des besoins nouveaux, mais également pour se conformer aux standards en vigueur, le monument est transformé afin d'adopter un plan symétrique par rapport à un axe central. Dans ce but, deux salles équipées de piscines froides sont ajoutées à l'est de la partie principale du bâtiment, qui comporte alors des salles chauffées. Au milieu de la palestre, dans l'axe du monument apparaît un troisième bassin : une petite piscine froide extérieure que l'on appelle natatio. Ce nouvel agencement introduit une symétrie architecturale au niveau de l'ensemble, qui évoque le modèle en vogue adopté dans les grands thermes impériaux, tout en restant à la mesure de cet établissement dont la surface totale ne dépasse guère 2 250 m2. Ce dernier demeure donc relativement modeste. Il cessera probablement de fonctionner peu après le milieu du IIIe siècle.
Une remarque s'impose si l'on ramène ces thermes à l'échelle de Condate : ils ne peuvent, à eux seuls, avoir suffi aux besoins de la population. Comme dans bon nombre d'autres chefs-lieux de cités de l'empire, sans doute existait-il un ou plusieurs autres édifices de ce type en ville.