
Ensemble de céramiques datant du début du IIe siècle. Elles ont été mises au jour dans une fosse installée à l'arrière d'une habitation et ayant probablement fait office de latrine.
Ancien hôpital militaire Ambroise Paré, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2000.
© Hervé Paitier, Inrap
Ancien hôpital militaire Ambroise Paré, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2000.
© Hervé Paitier, Inrap
Description
Une surface de 4 000 m² a fait l'objet d'une fouille préventive dans l'ancien hôpital militaire de Rennes avant la construction d'un immeuble d'habitation. Cette intervention a essentiellement concerné le cœur d'un îlot urbain de la ville antique de Condate, où des occupations artisanales, communautaires et résidentielles se sont côtoyées ou succédé pendant les quatre premiers siècles de notre ère. Quelques aménagements spécifiques mais plus récents illustrent aussi l'histoire du quartier après l'Antiquité, tel un tronçon d'adduction d'eau du XVIe siècle ou les vestiges de trois tranchées-abris de la Deuxième Guerre mondiale.Résultats
Une occupation artisanale au début du Ier siècle de notre èreDes potiers sont les premiers occupants du site après son défrichement au début de l'époque romaine. Leur activité est représentée par quatre fours installés à proximité de constructions modestes, où l'empreinte d'un tour a été identifiée. Aucun indice ne témoigne alors d'une quelconque division de l'espace en parcelles, et les installations semblent plutôt dispersées sans être contraintes, ou même influencées, par des orientations spécifiques.
La densification du tissu urbain d'une agglomération florissante
Quelques ruelles, ainsi que l'implantation de nouvelles constructions non maçonnées, dévoilent une organisation orthogonale et un découpage régulier de l'îlot à partir du milieu du Ier siècle de notre ère. Par la suite, les bâtiments s'agglutinent rapidement les uns contre les autres, faisant évoluer le quartier au gré des transformations du bâti et des changements de propriétaires. Au milieu du IIe siècle, un grand ensemble architectural est installé au cœur de ce paysage urbain très compact. Il présente certaines caractéristiques d'un siège d'association, où se retrouvaient les membres d'une corporation professionnelle pour enseigner, débattre et vénérer leur divinité protectrice. Cet ensemble s'organise autour d'une vaste cour, mais la mauvaise conservation de la partie ouest du site et le développement de l'édifice au-delà de la limite nord du chantier empêchent de confirmer cette hypothèse.
Un développement résidentiel au IIIe siècle
Après un démantèlement général du bâti, le quartier acquiert une dimension plus résidentielle à partir du début du IIIe siècle. Le péristyle d'une domus, fouillé dans la partie sud-est du site, est l'élément qui illustre le mieux cette évolution. Entre la fin du IIIe et le début du IVe siècle, l'utilisation de certains murs comme surface d'écriture a permis de retrouver des inscriptions qui lacèrent littéralement le décor du portique. Les noms, insultes, abécédaires et dessins qui ont pu être décryptés constituent ici les témoignages rares de la vie quotidienne des occupants du lieu.