Localisation des sites sur le territoire de Rennes

42-48 rue de Saint-Malo

Fragments de l'arrière du casque de Rennes disposés sur une forme à la base du crâne, juste au-dessus du couvre-nuque.  42-48 rue de Saint-Malo, Rennes (Ille-et-Vilaine), 1987.  © Michel Feugère, CNRS
Fragments de l'arrière du casque de Rennes disposés sur une forme à la base du crâne, juste au-dessus du couvre-nuque.
42-48 rue de Saint-Malo, Rennes (Ille-et-Vilaine), 1987.
© Michel Feugère, CNRS

Description

En 1987, lors d'un sondage archéologique effectué rue de Saint-Malo par le Service régional de l'archéologie, un exceptionnel ensemble de matériel militaire romain a été exhumé. Malheureusement les conditions météorologiques particulièrement défavorables ont empêché, d'une part, que la totalité des fragments de ces pièces puisse être récupérée et, d'autre part, que le contexte dans lequel ils s'étaient conservés puisse être compris. 

Résultats

Cinq objets plus ou moins fragmentés ont été recueillis : un casque en fer revêtu d'une tôle en alliage cuivreux, un poignard militaire en fer dans son fourreau décoré et au moins trois fers de lances.  

La pièce la plus spectaculaire est indéniablement le casque. Même s'il n'est conservé que sous la forme de quelques fragments très corrodés, les caractéristiques de ceux-ci, et notamment le décor, ont permis d'identifier un casque de cavalerie très ornementé ayant à l'évidence appartenu à un haut gradé de l'armée impériale du début de notre ère. Les fragments du poignard et de son fourreau correspondent eux aussi à un matériel de qualité, datable du début du Ier siècle de notre ère. Enfin les fragments de lances indiquent la présence d'au moins trois objets. Deux d'entre eux présentent des détails spécifiques (douille, rainure) qui permettent de reconnaître non des armes fonctionnelles mais des « lances de bénéficiaires », aussi appelées « enseignes ». Les bénéficiaires étaient des soldats de l'armée romaine chargés de tâches d'organisation ou de police et qui bénéficiaient, à ce titre, d'un statut particulier.  

Ces différents indices conduisent à supposer que le lot de matériel militaire découvert rue de Saint-Malo date au plus tard de l'époque de Tibère ou de Claude. Faisait-il partie d'une tombe d'un haut dignitaire de l'armée ou s'agissait-il d'un ensemble d'objets destinés à être récupérés ou réparés ? Aucun argument décisif ne permet de trancher en faveur de l'une ou l'autre des deux hypothèses.