Localisation des sites sur le territoire de Rennes

5 allée Coysevox

Localisation du site dans le quadrillage que formaient les rues de la ville antique.  5 allée Coysevox, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2011.  © Arnaud Desfonds, Stéphane Jean, Gaétan Le Cloirec et Dominique Pouille, Inrap ; Thierry Lorho, SRA 
Localisation du site dans le quadrillage que formaient les rues de la ville antique.
5 allée Coysevox, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2011.
© Arnaud Desfonds, Stéphane Jean, Gaétan Le Cloirec et Dominique Pouille, Inrap ; Thierry Lorho, SRA 

Description

Le projet de construction de construction d'un pavillon est à l'origine de ce diagnostic, mené sur un terrain de 300 m2 en 2011. Bien que de taille restreinte, cette parcelle est localisée dans un secteur très sensible de la ville. Plusieurs fouilles récentes conduites dans des terrains avoisinants ont démontré la richesse du sous-sol.

Résultats

L'observation a été effectuée au moyen de trois tranchées réalisées à la mini-pelle. Elles ont montré que, sous une importante épaisseur de terre végétale voisine de 1,50 m, des vestiges d'époque antique étaient encore en place. Comme dans tout diagnostic, afin de les endommager le moins possible, seule la partie supérieure des couches archéologiques a été exhumée. Ces vestiges profondément enfouis sont aujourd'hui conservés sous une dalle flottante, sur laquelle la maison a été construite.  

Les vestiges d'un bâtiment bordant une rue au IIIe siècle  

Dans l'angle nord-ouest de la parcelle, l'une des tranchées du diagnostic a mis en évidence les vestiges d'un mur maçonné d'orientation nord-sud. Sa présence à cet emplacement ainsi que son orientation semblent indiquer que la rue nord-sud (cardo) observée à 150 m au nord se prolongeait jusque-là et constituait donc bien une des artères de la ville antique(Zac Saint-Malo-Ille).

Le côté ouest du mur était bordé par un sol de béton de chaux correspondant probablement à une galerie de circulation qui longeait une construction. L'intérieur de celle-ci devait se développer à l'est de cette galerie. L'absence de niveau de sol aménagé s'appuyant sur le mur laisse supposer que cette partie du bâtiment était équipée d'un plancher, dont aucune trace n'a été retrouvée.  

Sur le sol de la galerie, un niveau d'argile assez épais a été observé. Il témoigne probablement de l'effondrement de la construction, qui devait être réalisée en pans de bois hourdés de torchis.  

Un secteur inoccupé du IVe siècle au XIXe siècle  

Dans l'une des tranchées réalisées dans la partie est de la parcelle, les strates antiques étaient couronnées par un épandage de tuiles et fragments correspondant vraisemblablement à une toiture effondrée. La disposition de ces fragments et l'altitude à laquelle ils ont été rencontrés portent à croire qu'il pourrait s'agir du toit de la construction évoquée précédemment. Cette couche de démolition était immédiatement recouverte par un niveau de terre noire, pouvant être interprétée comme le niveau d'abandon des lieux. Dans ce dernier, quelques rares tessons de céramiques d'époque romaine tardive sont présents : cet espace aurait donc été déserté dans le courant du IVe siècle. Durant le Moyen Âge et l'époque moderne, correspondant aux jardins du Couvent des Jacobins, il ne sera pas construit. Ce n'est qu'à partir du XIXe siècle que des maisons s'y installeront à nouveau.