Localisation du site dans le quadrillage que formaient les rues de la ville antique.
Puits d'aération rue de Dinan, ligne A du métro, Rennes (Ille-et-Vilaine), 1999.
© Arnaud Desfonds, Stéphane Jean, Gaétan Le Cloirec, Dominique Pouille, Inrap ; Thierry Lorho, SRA
Puits d'aération rue de Dinan, ligne A du métro, Rennes (Ille-et-Vilaine), 1999.
© Arnaud Desfonds, Stéphane Jean, Gaétan Le Cloirec, Dominique Pouille, Inrap ; Thierry Lorho, SRA
Description
Dans le cadre de la construction de la ligne A du métro de Rennes, l'aménagement d'un puits de ventilation était prévu à l'angle nord-ouest du CES Échange. Bien que la surface des travaux se limitait à 60 m², leur implantation justifiait une intervention archéologique dans la mesure où plusieurs fouilles entreprises dans le secteur y avaient révélé une urbanisation dès l'époque romaine. Mais la prescription du Service régional de l'archéologie était surtout motivée par la proximité de thermes publics et le passage d'une rue de la ville antique sur l'emprise en question.Résultats
La destruction malencontreuse du siteUne mauvaise coordination a malheureusement provoqué le terrassement complet de la surface du puits de ventilation avant la date prévue pour l'intervention des archéologues. Les travaux ont donc été stoppés par le Service régional de l'archéologie afin de relever trois coupes stratigraphiques encore exploitables sur les côtés du creusement. Celui-ci présentait déjà une profondeur de 2 m, qui ne laissait aucun espoir sur la conservation de vestiges à l'emplacement du puits, puisque toutes les couches archéologiques avaient déjà été terrassées et le sol vierge entamé.
Les restes d'une rue de Condate
Une chaussée a toutefois pu être identifiée dans les trois coupes grâce à son imposant radier de blocs de schiste recouvert de galets de rivière de couleur rousse. L'ensemble, caractéristique des principaux axes de circulation de la ville antique, mesurait 55 cm d'épaisseur. La mise en correspondance des relevés a par ailleurs permis de déduire une orientation est-ouest et une largeur d'environ 4,40 m. Cette rue est un decumanus dont l'existence avait déjà été entrevue auparavant sur deux autres sites (ZAC Saint-Malo-Ille et 61-65 rue de Dinan).
De part et d'autre de la bande de roulement, de nombreux niveaux archéologiques composaient une stratigraphie très dense d'environ 80 cm d'épaisseur sans aucun mur maçonné. On pouvait y distinguer différents types de sols (cailloutis, schiste compacté, terre battue, mortier) alternant avec de nombreuses couches d'occupation. Certains rejets charbonneux contenaient des scories laissant supposer une activité métallurgique dans les parages.