Salle de réception avec hypocauste (système de chauffage par le sol) à conduits rayonnants, dans la domus du riche notable située à l'angle nord-ouest de la fouille.
Hôtel-Dieu rue de La Cochardière, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2016.
© Julie Cavanillas, Inrap
Hôtel-Dieu rue de La Cochardière, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2016.
© Julie Cavanillas, Inrap
Description
Réalisée en 2016-2017 dans la perspective d'une restructuration de l'ancien hôpital de l'Hôtel-Dieu, la fouille de La Cochardière a couvert une superficie de 7 500 m². Elle est intervenue dans le nord de la Rennes antique, dans un secteur encore méconnu sur le plan archéologique. Au IIIe siècle, les occupations s'organisent autour d'une rue d'orientation nord-sud (cardo) et de trois axes est-ouest (decumanus), qui se croisent à angle droit et délimitent des îlots aux fonctions variées. De part et d'autres de ces voiries, plusieurs bâtiments résidentiels ou commerciaux vont, au fil des siècles, rythmer la vie du quartier.Résultats
Le quartier antique de La CochardièreAu début du Ier siècle, ce secteur encore en marge de la ville naissante est caractérisé par des bâtiments de terre et de bois. À l'extrémité sud de la fouille, une place revêtue d'un lit de galets est aménagée après un terrassement préalable de la terre arable. Quelques fossés correspondant à un premier découpage en parcelles scandent le paysage.
La création de la voirie, dans le courant du Ier siècle, marque le début d'une seconde période et l'intégration du quartier au tissu urbain. L'apparition des rues participe d'un programme d'urbanisme voulu par l'autorité municipale. Elle est contemporaine de la réalisation d'imposants murs de clôture qui enserrent la cour ou le jardin d'un probable édifice public conservé sous l'hôpital de l'Hôtel-Dieu.
Le quartier va s'épanouir jusqu'à la fin du IIIe siècle. Différents édifices, bâtis selon des techniques architecturales variées, se succédent le long de ces rues : au sud du site, les bâtiments sont réalisés principalement en matériaux périssables ; à l'angle nord-ouest de la fouille s'étend la riche demeure (domus) d'une famille de notable, équipée de plusieurs salles chauffées par le sol ; au sud-est, deux édifices revêtent manifestement un caractère public.
La fin de l'Antiquité et la nécropole des IVe-VIe siècles
Ce paysage urbain subit un profond bouleversement à la fin du IIIe siècle, au moment de la construction de la première enceinte. La plupart des édifices maçonnés sont démantelés. La vocation de ce secteur de Condate change alors radicalement puisqu'il va très vite être dédié aux morts.
La nécropole, qui comprend plus de 500 tombes, s'étend sur un vaste espace de plus de 2 000 m2, dont seule la limite sud est connue. Les sépultures sont installées pour partie à l'emplacement d'anciennes rues dorénavant abandonnées, dans des cours, mais aussi dans certaines pièces de la domus.
Les défunts sont inhumés en cercueil ou en simple linceul dans de larges fosses orientées est-ouest. Les plus soignées de celles-ci sont aménagées avec des coffrages réalisés à partir de matériaux issus des bâtiments abandonnés (dalles de schistes, moellons en pierre ou encore sols de béton).