A : Photo du quartier Saint-Aubin et de la place Sainte-Anne à la fin du XIXe siècle. Au centre apparaît l'imposant immeuble édifié au XVIIIe siècle à l'emplacement de l'hôpital. Sur le côté droit, sous la flèche rouge, on distingue l'actuelle église Saint-Aubin en cours de construction. Pour son édification une grande partie de l'immeuble voisin sera rasée.
B : C'est ce que montre la carte postale, dont la photo a été prise peu de temps après. À cette époque, vers 1890, l'ancienne église Saint-Aubin, que l'on distingue en arrière-plan, est encore présente. Mais elle sera elle aussi rasée quelques années plus tard, en même temps que toutes les constructions visibles sur le cliché, pour la création de l'actuelle place Sainte-Anne.
Station de métro Sainte-Anne ligne A, Rennes (Ille-et-Vilaine), 1998.
© Musée de Bretagne
B : C'est ce que montre la carte postale, dont la photo a été prise peu de temps après. À cette époque, vers 1890, l'ancienne église Saint-Aubin, que l'on distingue en arrière-plan, est encore présente. Mais elle sera elle aussi rasée quelques années plus tard, en même temps que toutes les constructions visibles sur le cliché, pour la création de l'actuelle place Sainte-Anne.
Station de métro Sainte-Anne ligne A, Rennes (Ille-et-Vilaine), 1998.
© Musée de Bretagne
Description
La création d'une station de métro de 1 000 m2 a justifié cette fouille préventive réalisée en 1998. Des niveaux archéologiques correspondant à un quartier de la ville antique, qui a prospéré jusqu'au milieu du IIIe siècle, ont pu être étudiés sur une partie de l'emprise du projet. Des traces d'occupation et de construction montrent que ce quartier situé « hors les murs » est encore occupé au IVe siècle. On ne sait rien, en revanche, de son devenir pour la période qui s'étend de l'Antiquité tardive jusqu'au milieu du Moyen Âge (XIe-XIIIe siècles). Au XIVe siècle, des habitations s'installent, ainsi qu'une grande carrière d'extraction de roche autour de laquelle se développe l'hôpital Sainte-Anne. Ce dernier fonctionne jusqu'au milieu du XVIe siècle puis laisse la place à des maisons, lesquelles seront à leur tour rasées au début du XXe siècle pour permettre l'agrandissement de la place Sainte-Anne.Résultats
Au tout début du Ier siècle, un profond fossé est creusé, témoignant d'une volonté d'organiser l'espace en parcelles. On ne sait rien des installations de cette époque, mais des restes de sol en graviers de rivière compactés montrent que le terrain avait dû être aménagé.Une succession d'habitations au cours de l'Antiquité
Vers les années 30 de notre ère, des bâtiments construits en terre et bois sont installés sur ce terrain. On identifie en particulier une probable habitation, dont la surface totale avoisine les 140 m2. Elle se compose de trois espaces rectangulaires répartis de part et d'autre d'un large couloir. Au centre d'au moins deux d'entre eux, l'aspect cuit du sol indique qu'un foyer a longtemps occupé le même emplacement.
Après une période d'abandon des lieux, au IIe siècle, l'espace de cette habitation est occupé par une cour apparemment liée à une vaste construction située en grande partie au sud, en dehors de l'emprise de la fouille. À l'ouest, des bâtiments d'habitation, dont les plans sont incomplets, se succèdent jusqu'au IVe siècle. L'un d'eux semble être doté d'un système d'adduction d'eau sous pression relié à un puits situé dans sa cour intérieure – ce qui sous-entend la présence d'une pompe, dont les vestiges ne se sont pas conservés. Par ailleurs les restes d'un petit four maçonné en briques permettent d'identifier l'emplacement de la cuisine contemporaine de ces installations.
La découverte de deux monnaies du début du IVe siècle, piégées sous les restes de deux constructions, prouve que des bâtiments ont encore été mis en chantier à cet emplacement à cette époque ; il est toutefois impossible de savoir quelle était leur fonction.
Deux petits bâtiments quadrangulaires très rudimentaires sont les seuls témoignages d'occupation des lieux à la fin de l'Antiquité. Leur position dans la parcelle et surtout leur orientation, sensiblement différente de celle du bâti de l'époque romaine, suggèrent qu'ils ont été construits alors que les constructions antérieures avaient déjà disparu. Leur niveau dans la stratigraphie semble indiquer qu'ils remontent à l'Antiquité tardive (IVe-Ve siècles), mais rien ne permet de préciser leur datation.
Un hôpital en bordure de carrière
La moitié ouest du site est ensuite occupée par l'hôpital Sainte-Anne, créé en 1340 à l'initiative de plusieurs confréries d'artisans et de commerçants de la ville pour accueillir malades indigents et pèlerins de passage. Ses bâtiments s'installent en bordure d'une des profondes carrières d'extraction de pierre qui semblent avoir été nombreuses à Rennes au Moyen Âge (plusieurs d'entre-elles ont d'ailleurs été identifiées çà et là en ville à l'occasion de travaux ou de fouilles archéologiques).
Après l'abandon de l'hôpital au milieu du XVIe siècle, des habitations sont construites à son emplacement. Parmi elles on remarque un imposant immeuble du XVIIIe siècle, dont l'édification a nécessité des fondations sur pieux de bois profondément enfoncés en terre, afin de stabiliser les remblais très humides de l'ancienne carrière. Ce procédé efficace était déjà connu à l'époque romaine. Les pieux, bien conservés, ont été retrouvés lors de la fouille.