Localisation des sites sur le territoire de Rennes

48-49 Boulevard de Chézy

Vue générale du remblai-dépotoir avec les rebuts de production.  Boulevard de Chézy, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2008.  © Dominique Pouille, Inrap
Vue générale du remblai-dépotoir avec les rebuts de production.
Boulevard de Chézy, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2008.
© Dominique Pouille, Inrap

Description

Le diagnostic du boulevard de Chézy a offert l'opportunité d'intervenir dans un secteur situé en bordure de l'Ille peu concerné jusqu'alors par les observations archéologiques. L'investigation de cette surface de 583 m2 n'a pas livré d'indices d'occupations anciennes. Toutefois, cette zone marécageuse a été assainie au moyen de remblais renfermant des rejets de faïence en grand nombre.

Résultats

De nouvelles données sur les faïenceries rennaises  

À deux mètres sous les niveaux actuels, le lieu était recouvert d'un remblai d'assainissement. Or, ce dernier se composait en grande majorité de restes liés à une activité de faïencerie située à proximité. Même si ces vestiges matériels n'ont pu être mis en relation directe avec leurs structures de production, le dépotoir a fait l'objet d'un prélèvement échantillonné pour mieux appréhender les rejets.  

L'échantillonnage comprend près de 800 fragments d'objets se répartissant en plusieurs lots selon leur nature. Aux côtés des récipients, qui représentent 90 % du lot, on dénombre quelques éléments architecturaux sans doute liés à des réaménagements ou à une démolition de four, ainsi que des accessoires de cuisson. La vaisselle offre toute une gamme de formes caractéristiques des productions du XIXe siècle : couvercles, pots, marmites, pichets, bols à anses collées, etc. Si certains de ces objets sont encore bruts (biscuits), d'autres possèdent leur revêtement à base de faïence blanche à l'intérieur et de glaçure sombre au manganèse en surface externe, les teintes allant du brun au violet dense. Les causes de leur rejet sont facilement identifiables : empilements de vases soudés en raison d'une trop forte cuisson ou d'une mauvaise disposition dans le four, bulles de l'émaillage liées à une température trop poussée, éclats de céramique collés en surface témoignant de l'éclatement des récipients voisins, etc. Ces accidents de parcours sont autant d'atouts pour l'archéologie, puisqu'ils permettent de dresser un catalogue des récipients usuels bien moins connus que les réalisations décorées.   La présence de quelques tessons de faïence importés d'ateliers contemporains (Luneville, Gien, etc.) laisse supposer que des détritus voisins ont été mêlés aux rejets de production pour profiter de cette opportunité d'évacuation.