Localisation des sites sur le territoire de Rennes

Caserne Saint-Georges

Ces différentes représentations anciennes, sur lesquelles figure l'église abbatiale de l'abbaye Saint-Georges, montrent qu'il est difficile d'avoir une idée précise de la véritable physionomie du monument. 1 Tour de l'abbatiale Saint-Georges (Christophe Paul de Robien, 1756, Description historique topographique et naturelle de l'ancienne Armorique). 2 Vue rapprochée du secteur de l'abbaye Saint-Georges figurant sur la gravure « Rennes ville épiscopale, siège du parlement et capitale du duché de Bretagne, 1644 » (Musée de Bretagne). 3 Vue de l'abbatiale Saint-Georges (dessin de Paillard père dans Banéat, P., Le Vieux Rennes, 1911). 4 Vue de l'abbatiale Saint-Georges en 1624 sur un dessin à la mine de plomb d'Étienne Martellange (1569-1641) (Bibliothèque nationale de France). 5 Vue des ruines d'une abbaye que l'on peut identifier comme étant celle de Saint-Georges de Rennes (dessin de Théodore Rousseau (1812-1867)).  Caserne Saint-Georges, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.  © Musée de Bretagne
Ces différentes représentations anciennes, sur lesquelles figure l'église abbatiale de l'abbaye Saint-Georges, montrent qu'il est difficile d'avoir une idée précise de la véritable physionomie du monument. 1 Tour de l'abbatiale Saint-Georges (Christophe Paul de Robien, 1756, Description historique topographique et naturelle de l'ancienne Armorique). 2 Vue rapprochée du secteur de l'abbaye Saint-Georges figurant sur la gravure « Rennes ville épiscopale, siège du parlement et capitale du duché de Bretagne, 1644 » (Musée de Bretagne). 3 Vue de l'abbatiale Saint-Georges (dessin de Paillard père dans Banéat, P., Le Vieux Rennes, 1911). 4 Vue de l'abbatiale Saint-Georges en 1624 sur un dessin à la mine de plomb d'Étienne Martellange (1569-1641) (Bibliothèque nationale de France). 5 Vue des ruines d'une abbaye que l'on peut identifier comme étant celle de Saint-Georges de Rennes (dessin de Théodore Rousseau (1812-1867)).
Caserne Saint-Georges, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.
© Musée de Bretagne

Description

La caserne des pompiers a été installée en 1921 dans le palais Saint-Georges, après qu'un incendie ait dévasté le bâtiment. C'est le projet de son déménagement ainsi que de la réhabilitation des lieux qui ont justifié le diagnostic archéologique mené en 2012 sur 7 000 m2. L'emplacement a autrefois été occupé par l'abbaye bénédictine Saint-Georges, dont on ne connaît que très peu de choses si ce n'est qu'elle fut fondée au XIXe siècle et que ses bâtiments, excepté le logis, ont été démolis au début du XIXe siècle.

Résultats

Un secteur construit à l'époque antique ?  

Un mur semblant remonter à l'époque romaine a été observé dans l'un des sondages. Des fragments de céramiques antiques assez abondants et surtout beaucoup de matériaux de construction caractéristiques de cette époque (briques et tuiles) parsemaient les couches archéologiques les plus anciennes rencontrées dans ses environs. Par ailleurs les maçonneries médiévales les plus précoces observées sur le site en ont utilisé un grand nombre en remploi. Tout ceci évoque un environnement construit assez densément à l'époque antique, ainsi que l'existence, dans les parages, d'un bâti de qualité recourant à une grande quantité de matériaux en terre cuite. Faut-il mettre en relation celui-ci avec la présence d'une rue importante sortant de la ville ?    

Une abbaye en limite orientale de la ville
 

L'abbaye Saint-Georges, comme son homologue l'abbaye Saint-Melaine quelques centaines de mètres plus au nord, est située dans la zone d'extension maximale de la ville antique.  

Elle a été fondée vers 1030 par le duc Alain III de Bretagne. Au Moyen Âge, avant la construction de la muraille, elle était limitée au nord par le tracé d'une voie importante appelée Via Publica, qui a peut-être perpétué la rue antique évoquée plus haut.  

Au début du XVe siècle, ces installations sont ceinturées par la fortification urbaine. La muraille constituera désormais les limites de l'abbaye au nord, à l'est et au sud.  

Une abbaye à plusieurs niveaux
 

Les bâtiments de l'abbaye se développent autour d'immenses carrières d'extraction de pierre, dont elles tirent parti. L'origine de celles-ci n'a pu être déterminée. Il pourrait s'agir de creusements remontant à l'époque antique ou ayant servi à alimenter les différents chantiers de l'abbaye puis celui des fortifications. Toujours est-il que les sondages ont clairement montré qu'à la faveur de ces excavations les bâtiments conventuels s'établissent sur différents niveaux.  

Plusieurs abbatiales successives ?  

Des vestiges correspondant sans doute à plusieurs états successifs de la face sud de l'abbatiale, échelonnés entre l'époque carolingienne et la fin du XVIIIe siècle, ont pu être observés. L'existence d'une construction paraissant antérieure à la date de création traditionnellement admise pour l'abbaye n'est d'ailleurs pas sans poser question ­­­, puisque cela sous-entend qu'un édifice occupait les lieux avant la fondation officielle de cette dernière.  

Des sépultures de moniales ?  

Cinq inhumations ont été mises en évidence dans l'un des sondages. Seules deux d'entre elles, correspondant à des tombes de femmes, ont pu être étudiées. Une troisième, bien préservée mais en partie inaccessible, n'a pas été touchée. Des deux autres, trop incomplètes, il n'a pas été possible de tirer d'informations. Ces sépultures sont situées à l'emplacement de l'ancienne cour du cloître de cette abbaye traditionnellement considérée comme une abbaye de femmes.